Corpo e movimento

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Pour mesurer l’importance du mouvement dans notre vie, imaginons un corps entièrement privé de l’outil premier de son mouvement, c’est-à-dire ses articulations : non seulement aucun mouvement serait possible, mais l’homme serait dans l’incapacité absolu de communiquer avec autrui, il ne pourrait pas prolonger dans l’action le fruit de sa pensée. Probablement même serait-il incapable de penser : « Il n’est pas juste de dire que l’homme pense avec son cerveau. Ce n’est pas avec son cerveau qu’il pense, c’est avec son corps tout entier ; il pense avec ses doigts, il pense avec ses pieds, avec son ventre, comme il pense avec son cerveau ; il pense avec l’ensemble. » (A. Janet)

Nos articulations sont donc bien autre chose que de simples exécutantes anonymes, soumises à note cerveau, et destinées à déplacer le corps pour satisfaire nos besoins. Elles sont un outil primordial de notre vie relationnelle, ont leur mot à dire dans tout ce que nous disons, permettent d’appuyer un message, de le faire passer, d’offrir à l’autre ce que nous avons de plus profond, de plus authentique. « Les mouvements de la tête qui donnent l’âme d’une expression, le mouvement de la bouche qui délivre la parole, le mouvement des membres qui ponctue le verbe, le mouvement de la main qui guide la plume, dépendent tous totalement du monde articulaire. » (Dannis Bois)
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In Le mouvement dans tous ses états- Les recherches de Danis Bois – Eve Berger